Patagonia nous rhabille pour l’hiver

Patagonia enlève la doudoune

Oubliez les entreprises qui transforment leur rapport RSE en couverture de survie pour sauver leur réputation. Patagonia fait tout l’inverse et n’hésite pas à se critiquer. Oui, ses usines sont les mêmes que celles des géants de la fast fashion. Oui, certains pays où elle produit n’ont pas exactement un CV exemplaire en matière de droits humains. Et oui, Patagonia a sa part dans le réchauffement climatique.

Patagonia dit ce qui fâche avant que quelqu’un ne le lui reproche. Et ça change tout.

Parce qu’au-delà de l’autocritique, l’entreprise prouve qu’elle avance : contribution à la neutralité carbone, zéro PFAS (objectif atteint !), polyester et nylon recyclés, 100% d’électricité renouvelable, zéro crédit carbone, un alignement sur la CSRD…

Dans la banane Patagonia

• Un rapport PDF de 154 pages : plus long que l’aller-retour d’Inoxtag sur l’Everest, mais un panorama limpide sur l’impact réel de la marque.
• Une version web pour l’essentiel : Une mise en jambe express pour ceux qui veulent saisir le paysage global sans bivouaquer dans les détails.
• Un concept vidéo (“Fan Mail”) : Face caméra, les employés répondent aux questions qui piquent, comme on affronte un blizzard en montagne, droit dans les yeux, sans détour.

À la racine du récit

Dès la couverture, Patagonia annonce la couleur. L’arbre est un choix profondément symbolique. L’arbre n’est pas figé. Il pousse. Il avance. Il grandit en hauteur, mais aussi en profondeur. Une manière de rappeler que les efforts vers un monde plus vivable sont continus. Un véritable « work in progress ». C’est d’ailleurs le titre du document !

De l’outdoor à l’indoor

Le rapport met en lumière les équipes derrière Patagonia. Ce n’est plus seulement une marque de vêtements et d’équipements outdoor, c’est une communauté de personnes engagées autour d’une mission. En valorisant ses collaborateurs, Patagonia transforme ce rapport d’impact en un véritable outil au service de la marque employeur.

Un rapport magazine

Visuellement, Patagonia donne une vraie claque à l’univers du reporting RSE. Ce rapport ressemble davantage à un magazine qu’à un document institutionnel. Aplats colorés, mix typographique, pages de rupture, photographies documentaires : tout est pensé pour donner du rythme, de l’air, du relief.

On ne lit pas ce rapport, on le feuillette. On s’y promène comme dans un livre arty. Et ce choix n’est pas décoratif : si Patagonia veut que son rapport soit consulté, partagé, approprié, alors il doit être désirable. Patagonia a compris qu’un document qui a de l’allure se lit mieux qu’un PDF indigeste. Comme souvent, la forme sert le fond.

Seuls au sommet ?

Soyons honnêtes : rares sont les entreprises capables de s’offrir un tel face-à-face avec leurs propres limites. Patagonia peut se le permettre, justement parce qu’elle marche sur cette crête depuis longtemps, celle où l’on tente de concilier business et responsabilité sans glisser dans le ravin du greenwashing.

Au fond, ce rapport d’impact est plus qu’un exercice de com’. C’est une halte sur le sentier. Une façon de dire : « On n’est pas arrivés, mais on continue d’avancer ». Et c’est peut-être ça, la vraie force de Patagonia : montrer que l’engagement n’est pas un sommet à atteindre, mais une cordée qui se forme, se renforce et repart, encore et encore, vers un horizon un peu plus juste.

Rejoignez la cordée Patagonia

Vous aussi, vous voulez un rapport RSE qui se hisse au-dessus du lot ? Parlons-en.